Vous vous êtes sans doute déjà fais doubler par un scooter lors de l’une de vos sorties. Et souvent l’envie est grande de sauter dans la roue. Soit pour s’abriter du vent soit pour augmenter significativement la vitesse moyenne de la sortie.
Mais qu’en est-il de l’utilité pour l’entraînement? On a tous entendu un « ancien » dans son entourage venter les mérites du derrière derny.
Comment l’expliquer « scientifiquement »?
Le derrière scooter permet de reproduire les efforts de courses en particulier le tempo élevé dans le peloton. Il permet de recréer la vitesse de compétition, abrité, tout en incitant le coureur qui fait l’effort à se mettre hors de sa zone de confort.
Autrement dit on se met plus facilement à I3 sur le plat derrière scooter que seul. La motivation est un élément essentiel, comme lorsque le scooter nous dépasse et nous incite à prendre la roue!
Quelles sont les qualités que va pouvoir favoriser le derrière scooter en cyclisme?
Développer le rythme de course :
L’observation générale que l’on peu faire c’est que sur toutes les courses, en particulier les courses à profil plat ou moyen, la vitesse s’accélère au fur et à mesure que l’on approche de l’arrivée.
Pour peser en fin de course ou concrétiser une échappée il va falloir produire un effort violent sur un organisme déjà entamé par le début de course.
Pour peser en fin de course, il va falloir produire un effort violent sur un organisme déjà entamé par le début de course.
L’entraînement à préconiser pour développer ce rythme de course est le suivant :
Effectuer une séance d’endurance à 50% de PMA. La durée peut être variable en fonction de la durée de votre course objectif ( de 1h30 à 3h) . Ensuite on rejoint le scooter pour réaliser la fin de l’entraînement à I3 entre 65 et 75 % de PMA sur une durée comprise entre 1h et 2h30.
Développer la puissance maximale aérobie (PMA) :
Vous avez l’habitude de réaliser les séances de PMA en monté et en solitaire. En compétition la décision ne se fait pas toujours dans les montés et encore moins à la vitesse de réalisation de nos séances d’entraînement. Lors d’une séance de 30/30 seul en bosse, la vitesse n’est pas très élevée car on perd de la vitesse sur le contre effort. Le scooter permettra de garder une certaine inertie sur le contre effort dans le sillage de l’engin. Lors de l’effort il faudra se décaler à coté du scooter, prendre le vent, pour effectuer l’effort à PMA.
Le scooter permettra de garder une certaine inertie sur le contre effort
Vous pourrez ainsi mettre la séance suivante en place :
3 séries de 10 x ( 30sec à 100 % de PMA à coté du scooter/ 30sec derrière scooter à 50 % de PMA)
récupération entre les séries : 5-10 min 50 % de PMA (I2) derrière scoot.
Développer la puissance maximale et lactique :
Les sprints à l’entraînement et le sprint massif de fin de course ce n’est pas la même chose. Un sprint en fin de course est souvent réalisé avec beaucoup de fatigue musculaire et nerveuse. La montée de l’acide lactique dans les muscles est très importante alors qu’à l’entraînement un sprint ne créé pas de telles contraintes. Ici encore le scooter peut reproduire cette configuration de course à l’entraînement.
Un sprint en fin de course est souvent réalisé avec beaucoup de fatigue musculaire et nerveuse
En augmentant sa vitesse moyenne, le scooter va provoquer chez le coureur qui le suit une montée progressive des douleurs musculaires. Elles vont être causées par une intensité supérieur. Mais aussi par des relances pour se remettre dans le sillage du scooter à la sortie des ronds points.
Entraînement à réaliser :
5 efforts de 5 à 10 min avec accélération progressive ( 75-100 % de PMA ) du scooter jusqu’à une « pancarte » le coureur doit finir son sprint à coté de l’engin. Récup active entre les efforts 5 min 40 % PMA.
S’améliorer en col et en contre la montre :
L’objectif est à nouveau d’utiliser l’aspiration et l’entrain du scooter pour motiver l’athlète à s’accrocher sur cette intensité seuil si désagréable à la longue. Mentalement il est extrêmement coûteux de réaliser ce genre de séance seul face à sa machine et son compteur. Les encouragements de l’entraîneur peuvent nous aider à nous dépasser sur ce genre de séances. Cela nous permettra de progresser sur cette qualité propre aux coureurs de courses par étapes.
Mentalement il est extrêmement coûteux de réaliser ce genre de séance seul
Séance à faire en vélo de contre la montre. (attention bonne maîtrise à avoir car pas de freins en position CLM) :
3 à 5 X (7 min à 85 % de PMA / 5 min à 40 % PMA)
Séance à faire en col (3-7%) :
5 X ( 5 min à 90% de PMA ( derrière scoot) / 5 min à 50% de PMA (libre)
voir aussi comment utiliser son capteur de puissance